La chute de Teotihuacan

La disparition de la cité des Dieux demeure encore largement incomprise. Les vestiges archéologiques démontrent que, vers le milieu du VIème siècle de notre ère, les zones où se situaient certains ensembles d’habitation de prestige et les principaux temples furent ravagées par un terrible incendie, dont témoigne l’épaisse couche de cendres trouvée à ces endroits et correspondant aux toits à charpente de bois des palais et des temples.

De nombreuses œuvres d’art ont en outre été détruites ou vandalisées : des sculptures furent mutilées (des fragments ont été retrouvés éparpillés) et des représentations de dignitaires ou de prêtres furent brisées comme pour en finir avec l’élite et ses représentants. Des murs furent même construits parfois devant les perrons des pyramides, pour signaler leur fermeture et la fin des cérémonies et du culte des divinités. A la suite de ces violences, que l’on date précisément aujourd’hui de 550 après JC, une partie de la ville demeura occupée un siècle encore jusqu’à ce qu’elle se vide.

On cherche encore des explications : révoltes internes contre le pouvoir de la hiérarchie ; croissance excessive de la population et insuffisance d’attention aux habitants de la part de l’élite ; blocage des routes commerciales, qui aurait empêché la ville de conserver son mode de vie habituel. On a également envisagé la possibilité d’une invasion destructrice de la part de peuples voisins. Plusieurs causes, d’ailleurs, ont pu se combiner.

La chute de Teotihuacan est peut être due à une catastrophe écologique : pour alimenter une population croissante – 200 000 habitants à son apogée – et une population s’enrichissant, de plus en plus de ressources naturelles étaient nécessaires – nourriture, bois… Au bout d’un certain temps, les forêts auraient été rasées et une érosion des sols auraient engendré un manque de nourriture… Un exemple de ce qui nous menace avec le réchauffement climatique et la pénurie programmée en matières premières ? Fermons la parenthèse.

A ces causes, il convient d’ajouter à tout cela le fatalisme de la pensée préhispanique : si la genèse de l’univers est l’œuvre des dieux, ce sont également eux qui déterminent sa fin. Le disque de la mort lui-même fut mutilé, son sort illustre la chute de ce qui fut une grande civilisation.

Disque de la mort
Disque de la mort, Teotihuacan

Article mis en ligne par Martin KURT le 13-03-2010.

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