Popocatepelt

Popocatepelt
Montagne Popocatepelt

Le Mexique peut s'enorgueillir de posséder l'un des plus beaux édifices volcaniques au monde : le Popocatépetl.

Le Popocatépetl est un des volcans très actifs du Mexique avec l'Orizaba, le Colima, le Chichon, le Tacana, le Cerobuco et le dernier-né le Paricutin. Il se situe à 60 km au sud-est de la ville de Mexico. Surnommé « Don Goyo » ou « El Popo », il culmine à 5452 m d’altitude, à côté de sa bien-aimée : l’Ixtaccihualtl.

Il est maintenant inaccessible au grand public. Il s'est en effet remis en activité ces dernières années et plusieurs accidents d'alpinistes se sont produits.

Les éruptions

L'activité historique du Popocatépetl semble limitée à des émissions épisodiques de cendres. En effet la seule éruption importante a eu lieu vers 1530.

En 1920, 1933, 1943 et 1947 des explosions se sont produites dans le cratère, sans qu’aucune coulée ne soit à signaler.

Sa nouvelle activité a commencé le 21 décembre 1994, après une période de deux ans d’augmentation de la sismicité, du taux d’émission de soufre et de l’activité fumerollienne, avec à la fin octobre 1994, un accroissement, du nombre quotidien de tremblements de terre. Le 21 décembre se produit une explosion phréatique au sommet. Pour la première fois depuis des dizaines d’années, un panache de cendres s’éleva de 100 à 500 m au-dessus du cratère avec des pulsations séparées par des intervalles de 1 à 5 minutes ; des chutes de cendres étaient signalées sur la ville de Puebla, à 45 km du volcan.

Cette activité est toujours d’actualité.

Le risque le plus important, si l'activité augmente, est la fusion du glacier présent au sommet. La fonte de ce glacier peut engendrer des coulées boueuses qui peuvent atteindre en quelques heures des villes situées à plus de 40 km du volcan, et toucher plusieurs dizaines de millions d’habitants. Le risque est aussi celui des perturbations dans le trafic aérien si des explosions de cendres sont importantes.

La légende

Les deux volcans, le Popocatépetl et l'Ixtaccíhualtl, représentaient une relation amoureuse entre une princesse et un guerrier Aztèque. Le courageux combattant, voulant se marier avec cette jeune fille, demanda sa main à son père.

Ce dernier mit une condition au jeune homme: il devait vaincre un des ennemis les plus puissants d'une autre tribu et rapporter en guise de conquête, la tête du vaincu. Le guerrier rempli sa mission et revint chez lui, où la tribu l'attendait pour fêter cet heureux évènement.

Mais la princesse gisait morte, peut être à cause d'une grande tristesse. Le guerrier pris le corps, et le mis sur un monticule, alluma une torche et il resta pour toujours agenouillé, veillant le sommeil éternel de son amour.

De cette histoire découle la signification de l'Ixtaccíhualtl (mujer dormida : femme endormie) dont la silhouette ressemble à un femme allongée, et le Popocatépetl (Señor de la Tea Encendida : Seigneur de la torche allumée), qui évoque grâce à sa silhouette un homme agenouillé.

Un peu d’histoire

En 1519, une éruption avait beaucoup inquiété les habitants de l’Anahuac, qui voyaient là le présage certain d’événements défavorables. Ils établirent immédiatement un rapport entre les manifestations de la montagne et l’arrivée des Espagnols qui avaient vaincu les Aztèques.

Cortés apprendra le caractère sacré du Popocatépetl qui semait la terreur parmi les Indiens. Aussi approuva-t-il fort l’idée d’un jeune capitaine nommé Ordáz qui lui proposait d’en faire l’ascension. Il estima cette entreprise propre à augmenter le prestige espagnol en frappant d’un grand coup l’imagination des indigènes et ainsi accroître son prestige sur le peuple Aztèque. En effet, les Espagnols furent pris pour des Dieux, les fils du dieu civilisateur Quetzalcóatl, qui devait revenir.

Ordáz se mit en route avec neuf compagnons, un chef indien et quelques porteurs. Les Espagnols traversèrent deux larges gorges, puis arrivés au pied du cône, gagnèrent en hauteur sur ses pentes doucement inclinées. Arrivés dans les champs de neige, à 4 800 m d’altitude, ils trouvèrent des obstacles imprévisibles : raréfaction de l’air, sol gelé… Non loin de l’arrivée au cratère il y eut une éruption et ils décidèrent donc de redescendre, mais afin de prouver aux indigènes la véracité de leurs récits, ils emportèrent des blocs de glace.

L’effet produit par cette expédition fut immense. Cortés se déclara satisfait de l’entreprise, et organisa plus tard d’autres expéditions, dont celle de 1539, où les Espagnols découvrirent le secret qui avait tant intéressé Cortés : au fond du cratère, un cône d’où jaillissaient une pâle flamme et des vapeurs jaunes. La base de ce cône - qui pouvait mesurer à peu près 50 m de hauteur - était parsemée de fumerolles semblables à autant d’ulcères. Les parois du cratère, à pic, laissaient voir à nu une roche jaunie par les dépôts de soufre.

Le Popocatépetl devint ainsi une montagne stratégique puisqu’elle renfermait le soufre nécessaire pour fabriquer la poudre noire qui participait à la supériorité des Espagnols.

La trace de l’homme…

Au XVIe siècle, les Espagnols restaient bouche bée, en haut du volcan, grâce au magnifique spectacle que la ville de Tenochtitlán leur dessinait à l'horizon, une ville riche dans cette région où les lacs sont en abondance. Mais de nos jours, il est impossible de voir la ville de Mexico du haut du volcan à cause de la couche de pollution qui s'y trouve…

Photos du Popocatepelt: Wikipedia

Ecrit par Frederic le 02-10-2009


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